''Je donne et je reçois''


''Je donne et je reçois''

L’Appel de la rencontre de l’Autre remonte à l’époque où on avait, les dimanches après-midi, des émissions de l’Unicef et Vision Mondiale. Je n’avais que 8-9 ans. Je pouvais passer des heures à regarder ces émissions attentivement, et, mon p’tit cœur d’enfant souhaitait juste être là, avec eux… Être avec. Voilà pourquoi je souhaite, du plus profond de mon cœur, devenir missionnaire laïque. La mission pour moi c’est un pont. Les missionnaires sont des constructeurs de ponts d’Amour entre différents pays, différentes cultures, religions, coutumes et valeurs…

C’est mon pays, ma province, ma région, ma famille, mes amis(es), ma culture, ma langue, et, les valeurs de l’Évangile qui rempliront mes valises. Aussi, à chaque fois, c’est enrichie de la culture et des valeurs de l’Autre que je reviendrai ici, chez-moi, partager mes richesses avec vous…

D'où le nom de ''Mission Boomerang''


Projet Noolarami

Mon ami Benedict Mule, catéchète chez les maasai, me disait depuis un certain temps qu'une mama du village d'Olgulului voulait me rencontrer. Elle avait mal à un pied... Ils savaient dans ce village qu'une infirmière missionnaire blanche habitait Namanga. Je n'avais pas encore eu l'occasion d'aller les visiter.
 
Bon, elle a mal à un pied. Est-ce vilain? Il me répondit qu'elle ne pouvait plus marcher à cause d'une brûlure qui ne guérissait pas. Qu'elle aille à l'hôpital alors! Tu sais, ce n'est pas parce que je suis infirmière, missionnaire et blanche que je vais faire des miracles avec ma petite trousse de premiers soins! Je sais me dit-il, mais elle veut absolument que tu ailles la visiter avant.  
 
En juillet dernier lors d'une fête à la Paroisse de Namanga, là où j'habite au Kenya, des gens de tous les villages maasai environnants étaient présents. Des femmes d'Olgulului ont demandé à me parler. Encore une fois on me parle de cette mama au pied malade...
 
Ce n'est seulement qu'au retour d'un séjour de deux semaines à Mombasa, donc à la fin août, que j'ai finalement décidé d'accompagner Benedict, qui m'a rappelé que cette mama voulait me voir, à Olgulului.
 
C'est dans la manyatta (maison typiquement maasai) que j'ai rencontrer Noolarami. On ne voit rien dans leurs maisons. La noirceur totale, même en plein jour au gros soleil. Elle ne sortait pratiquement jamais qu'ils m'ont dit. Seulement pour aller faire ses besoins. Oui mais ça n'a pas de bon sens! Je leur ai demandé de me donner une lampe de poche pour regarder sa blessure.
 
Ouf...!  Je ne pouvais y croire quand j'ai vu son pied. Je suis sortie dehors. Je leur ai dit qu'il fallait qu'elle sorte, que je ne pouvais rien faire à l'intérieur, qu'il faisait trop noir. Nous sommes allés à l'arrière de la manyatta, j'ai nettoyé la plaie nécrosée, pleine de sable et de mouches qui cherchaient à y pondre leurs œufs. J'ai fait un pansement et, je lui ai dit que je voulais la voir à l'hôpital de Namanga le lundi suivant.

 



À l'âge de 4 mois, après avoir uriné sur la couchette dans la manyatta, Noolarami à glissée parterre et son pied était dans le feu. Elle a hurlé jusqu'à en perdre connaissance. Sa tante est allé à sa rescousse, mais, son pied était déjà trop attein.
 
Son père voulait tuer son enfant afin qu'elle ne souffre pas toute sa vie. C'est la maman de Noolarami qui l'en a empêché. 

 Ses orteils se sont toutes recroquevillées sur elles-mêmes après la brûlure et la peau des orteils et de la plante du pied a prit ensemble. Elle a quand-même fait sa vie. Elle s'est marié et a eu des enfants. Seulement, à force de marcher sur son talon, celui-ci s'est brisé.

Le lundi suivant Noolarami était à Nmanga. L'infirmier clinicien a fait la même face que moi en voyant sa blessure. Il a nettoyé la plaie, changé le pansement et fini! Tu la renvois chez-elle?! Et après? Qu'en dis-tu? Penses-tu qu'elle va guérir? Penses-tu comme moi qu'elle devrait se faire amputer et avoir une prothèse? Oui, me dit-il, mais moi je ne peux rien faire... Naturellement, PERSONNE NE PEU JAMAIS RIEN FAIRE!!! Elle est repartie chez-elle avec des pansements et des désinfectants que je lui ai acheté en lui disant de nettoyer sa plaie au moins aux deux jours avec de l'eau bouillie.
 
Une fois rendu chez-moi, je me suis mise sur internet, j'ai publier des photos de Noolarami sur ma page FB Mission Boomerang où j'ai écrit: ''Mon Dieu, aide-moi à aider...'' Je n'allais pas l'abandonner. Ensuite, j'ai fais des recherches afin d'essayer de trouver de l'information sur des prothèses au Kenya. J'ai réussi à trouver une ONG Indienne ( jaipurfoot.org/ ) qui a pour mission de fabriquer des prothèses pour les personnes démunies qui n'ont pas les moyens de s'offrir le ''luxe'' d'un membre artificiel. J'ai donc pris la chance de leur écrire l'histoire de Noolarami et de leur demander si parfois ils faisaient des camps médical au Kenya. Je leur ai dit que j'étais missionnaire, donc, que je n'avais même pas l'argent pour assumer sa chirurgie, alors on peu imaginer pour le reste, prothèse, physiothérapie... C'était en INDE! Mais, qu'est-ce que j'avais à perdre.
 
Je ne m'attendait vraiment pas recevoir de réponse mais, dans la même journée Jaipur m'ont répondu! Ah ok... Ils m'ont dit qu'ils étaient en Inde et qu'aucun camp médical n'était prévu pour le Kenya malheureusement. TOUTEFOIS, ils m'ont donné un contact à Nairobi qui pourrait peut-être m'aider. Ils ont même transféré mon email.
 
Bon, monsieur K.P Doshi de Doshi Group Companies. Après quelques recherches je me suis bien rendu compte qu'il n'avait aucun lien avec le domaine médical. Que des compagnies de fer, métal, électricité, ect... Je lui ai quand-même écrit sans me faire trop d'idées. Et voilà encore une fois que j'avais une réponse de M. Doshi dans la même journée! Il me disait d'aller le voir avec Noolarami, qu'il allait l'aider du début jusqu'à la fin! Il savait, qu'étant missionnaire laïque, je n'avais pas d'argent pour de si gros soins.... Wow!!! C'est un MIRACLE!!!
 
Quelle joie pour moi, le lundi suivant, d'aller voir Noolarami en compagnie de Benedict et mon amie maasai Gladys Tito pour lui annoncer la bonne nouvelle! Tu vas avoir de l'aide mama!
 
Elle m'attendait avec un jolie collier maasai qu'elle avait fait pour me remercier de l'aider, et, elle ne savait même pas encore la bonne nouvelle.
 
Vous dire comme elle était contente lorsque nous lui avons annoncé que nous allions à Nairobi dès vendredi, elle, moi et Tito (car Noolarami ne parle que le kimaasai) pour rencontrer son bienfaiteur Indien, M. Doshi.
 







 



Avec Tito et Benedict



 
Notre rencontre avec M. Doshi s'est très bien passé. Noolarami a vu un orthopédiste, Dr Neejaj, dans la demi-heure qui a suivie notre arrivée à Nairobi. Il croit que son pied peut guérir et qu'elle pourra avoir des chaussures adaptées qui lui permettront de marcher ''normalement''. On croise les doigts!

Avec M. Doshi
Notre dernière rencontre avec Dr. Neeraj fut positive en ce sens que sa blessure devrait être, selon lui, totalement guérit d'ici deux ou trois mois, mais, nous n'avons réussi à trouver une chaussure qui lui permette de marcher. Elle devra probablement s'en aire faire sur mesure.
 
Avec Noolarami à la clinique de Dr. Neeraj à Nairobi


Noolarami avec mon amie GladysTito et mon ami Patxi Izulain de la Fondation Espagnole José Lui de Baruetta.


Noolarami et son vilain pied...

Si ce n'était que de moi, on l'amputerait et ce serait une prothèse! Mais, je ne suis pas le docteur...
 
À suivre...
 


 

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